
94 % : c’est la part des cellules et onduleurs de panneaux solaires installés dans l’Union européenne et fabriqués en Chine. Le 23 mai, la Commission européenne a levé le voile sur un document très attendu, listant l’origine des technologies couvertes par son règlement NZIA (« Net-Zero Industry Act »). Et le constat est implacable : la Chine tient l’Europe à bout de bras sur presque toutes les briques de la transition énergétique, comme le relaye Contexte.
Pour aller plus loin
Pourquoi les panneaux solaires chinois sont un risque pour le réseau électrique européen
Rappelons que l’Europe s’était déjà fait épingler il y a quelques semaines par un autre rapport, qui mettait en lumière les risques de sécurité que font peser les onduleurs chinois présents en Europe.
Le talon d’Achille de l’Europe verte
Ce document technique, publié dans le cadre du règlement industrie zéro émission nette, ne se contente pas d’aligner des pourcentages. Il fixe, de manière officielle, les situations dans lesquelles l’Union pourra déclencher des clauses de « résilience » dans ses appels d’offres publics. L’objectif ? Éviter qu’un seul pays étranger, hors UE, ne devienne incontournable dans l’approvisionnement d’une technologie stratégique.
Sauf que nous y sommes déjà. Pour les panneaux photovoltaïques, la domination chinoise est totale : 94 % des cellules et onduleurs proviennent de Chine, 79 % des wafers (tranches de semi-conducteurs indispensables à leur fabrication) sont eux aussi chinois. Les États-Unis et Taïwan ferment la marche avec 6 % chacun.

Et la dépendance ne s’arrête pas au solaire. Selon ce même rapport, la Chine dépasse également le seuil fatidique de 50 % pour plusieurs composants clés des batteries et des éoliennes. Autrement dit, la souveraineté énergétique européenne est aujourd’hui largement entre les mains de Pékin.
La situation n’est pas nouvelle, mais elle devient critique à mesure que l’Europe accélère sa transition énergétique. Selon l’Agence internationale de l’énergie, Pékin concentrait déjà en 2024 plus de 80 % de la production mondiale de wafers solaires, et plus de 60 % de la capacité de production de batteries lithium-ion. À cela s’ajoute une domination sur les matières premières critiques, souvent extraites, raffinées ou contrôlées par des groupes chinois.
La lueur d’espoir pour l’Europe : la réglementation ?
Le règlement NZIA, censé favoriser la réindustrialisation verte de l’Europe, prévoit des critères non liés au prix dans les appels d’offres. En clair : une entreprise européenne pourrait être retenue même si son offre est moins compétitive, à condition qu’elle renforce la résilience industrielle du continent.
Mais cette clause n’est activée que si un seuil de dépendance est franchi : typiquement, lorsque plus de 50 % d’une technologie ou de ses composants provient d’un seul pays tiers. Pour le photovoltaïque, l’éolien ou les batteries, ce seuil est donc désormais acté. Reste à savoir si les États membres oseront s’en servir.

En parallèle, plusieurs industriels et eurodéputés militent pour aller plus loin, avec une vraie clause « Made in Europe », comparable à l’Inflation Reduction Act américain, qui favorise massivement les produits fabriqués sur le sol national. Mais l’Europe manque des compétences et des capacités industrielles.
Le rapport de la Commission met en lumière une vérité inconfortable : l’Europe ne contrôle ni ses technologies vertes, ni ses chaînes de valeur. Et dans un monde où les tensions commerciales ne cessent de monter (on pense aux droits de douane sur les voitures électriques chinoises vendues en Europe), cette dépendance massive pourrait devenir un levier de pression.
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